Des millions de personnes consomment des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels que Advil, Aleve, Anaprox, Celebrex, Motrin et Voltaren (1; 2). Ces médicaments se trouvent bien souvent dans les armoires de pharmacie, et beaucoup de gens prennent un ou deux comprimés à la moindre douleur. Les AINS sont disponibles sous forme de comprimés, de crèmes ou de gélules et qui se trouvent souvent en vente libre (1). C’est donc inoffensif, non?
On emploie les AINS pour combattre toutes sortes de maux et de douleurs — maux de tête, ou encore muscles et articulations endoloris, crampes et maux de dents — pour n’en nommer que quelques-uns (1). Les effets secondaires possibles des AINS incluent les maux de ventre, la constipation, les vomissements, la diarrhée et les étourdissements. Les AINS peuvent cependant avoir des effets plus graves sur le cœur. Le risque de ressentir ces effets secondaires s’accroît si vous prenez d’autres médicaments, si vous souffrez de certaines maladies, ou si vous prenez des AINS depuis longtemps (2).
L'aspirine est également un AINS et peut produire des effets secondaires tels que des ulcères de l'estomac et des intestins, ainsi que des saignements internes (1-3). En plus d'être utilisée pour traiter la douleur, la fièvre et l'inflammation, l'aspirine est également utilisée à faible dose pour traiter ou prévenir les crises cardiaques et les AVC chez certaines personnes (1;4). Les professionnels de la santé soupèsent les risques et les avantages de l'utilisation de l'aspirine à cette fin, en tenant compte de facteurs tels que les antécédents de maladie cardiaque et d'AVC, le risque de maladie cardiaque et d'AVC, et l'âge (4).
Mais qu'en est-il des autres AINS? Devriez-vous éviter de les prendre lorsque vous avez des douleurs?
Ce que la recherche nous apprend
Une revue systématique a évalué le risque de crise cardiaque associée à l'utilisation des AINS suivants: célécoxib, diclofénac, ibuprofène, naproxène et rofécoxib (qui n'est plus disponible) (5). Il existe maintenant des données probantes convaincantes que la forme orale des AINS (les comprimés) — peut augmenter le risque de crise cardiaque, y compris le naproxène qu’on croyait pourtant être une option plus sûre (5;6). L'aspirine n'a pas été incluse dans cette revue systématique (5).
Les données probantes montrent également que vous encourez un plus grand risque de crise cardiaque dès que vous commencez à prendre un AINS, et que plus la dose est élevée, plus votre risque est accru. Dans la plupart des cas, une longue utilisation d’AINS (plus de 30 jours) ne semble pas augmenter le risque de crise cardiaque au-delà du risque encouru avec l’utilisation à court terme. Une fois que vous arrêtez de prendre des AINS, votre risque de crise cardiaque revient à la normale au fil du temps (5).
En regard de ces résultats, devriez-vous vous départir des AINS dans la pharmacie de votre salle de bains? Pas nécessairement. Les AINS restent un outil valable pour des millions de personnes. Mais ne prenez pas non plus leur sécurité comme allant de soi. Si vous avez besoin d’un AINS pour la douleur, assurez-vous que vous êtes informé des risques. Consultez votre médecin pour trouver le médicament, la dose et la durée les plus sûrs possible pour obtenir l’effet escompté. Si vous prenez de l'aspirine pour prévenir une crise cardiaque, assurez-vous de discuter avec votre médecin de ce que vous pouvez prendre lorsque vous avez des courbatures et des douleurs avant d'utiliser d'autres AINS.